Traumatisme
J'avais hier rendez-vous en fin de journée chez le vétérinaire pour le rappel de vaccin contre la leucose de Polochon. Aucun problème pour faire entrer Polochon dans la cage de transport en le saisissant très classiquement par la peau du cou. Quelques gémissements plaintifs une fois la cage refermée, mais le voyage en voiture jusquà Maraussan s'effectue en silence. Bien sûr, une fois dans la salle de consultation je préviens le vétérinaire : Polochon est désormais un gentil calinou mais j'ignore s'il va se laisser manipuler. Et c'est un Polochon tout tremblant que je sors de sa cage. Le vétérinaire veut l'examiner et commence par regarder dans une oreille, tandis que je le maintiens par le cou. Et lorsqu'il passe à la seconde, Polochon se débat et riposte, crache, tente de mordre et de griffer. J'en suis quitte pour une égratignure et nous devons le laisser regagner sa cage.
Désormais, toute tentative du vétérinaire pour approcher la main de la cage se traduit par des réactions d'attaque. Dès lors, inutile de songer à la manière douce pour agir. Polochon est trop stressé pour que l'on se contente de la couverture. Restent le filet, ou la cage de contention. Le vétérinaire choisit finalement la seconde méthode, sans doute moins traumatisante. Mais Polochon n'est guère décidé à passer d'une cage à l'autre. Pschitts d'eau pour commencer, main gantée ensuite pour le pousser à reculons, mais qu'il accueille par de nouvelles attaques. Il faudra un bon moment pour transvaser Polochon verticalement d'une cage à l'autre.
Et puis, la cage de contusion, je ne connais pas. Ma main n'est pas assez ferme et la première tentative pour piquer est un échec. Bon, ça y est, c'est terminé, Polochon a reçu son rappel et retourne sans difficultés cette fois dans sa cage de transport.
Certes, je suis moins stressé que lui, mais suffisamment pour quitter Maraussan du mauvais côté et me perdre dans la campagne biterroise alors que la nuit est tombée : les boeufs du Biterrois n'ont aucune pitié pour cette voiture immatriculée 66 qui na pas l'air de trop savoir où elle va. Bref, un trajet retour de 25 mn au lieu de 7 à l'aller. Suffisamment de temps en tous cas pour laisser mon imaginaire se lancer dans des tentatives de compréhénsion des réactions si violentes d'un chat si doux. Et bien entendu, ce sont des images de fourrière et de ce que les chats doivent y subir qui me viennent à l'esprit. Sans doute Polochon s'est-il rappelé ces lieux traumatisants d'où il a été tiré il y a deux mois et demi.
Une fois rentré, après dix petites minutes hésitantes, le cours des choses reprend comme si rien ne s'était passé. Polochon se précipite pour avoir ses calins, il joue, va et vient. A l'instard de Titeuf, il accueille Arthur de retour d'escapade, à l'heure du repas... le traumatisme n'est pas oublié, juste refoulé...