CHAROUX

Publié le par Ericc

Il ne fait pas encore froid, mais depuis quelques jours, le chauffage est quand même de rigueur. Et puis cela fait bien une dizaine de jours que Polochon et Calinka ont repris leurs quartiers d'hiver à l'intérieur. Enfin !

 

Si je dis enfin, c'est parce que je n'ai plus besoin de sortir sur la terrasse pour être en leur compagnie. Parce que je peux regarder la télé aux côtés de Polochon, bien calé dans le fauteuil. Et parce que lorsque je me met au lit avec un bouquin, Calinka est là qui attend ses calins. Et puis, à partir de dimanche, numéro 3 sera là. L'arrivée de Cotillon permettra de redistribuer les cartes et d'installer de nouvelles habitudes. Tout va bien alors ? Non pas vraiment. Quelque chose ne va pas. Quelque chose m'empêche de savourer pleinement ces premiers jours d'hibernation. Je ne me satisfait pas du sort de Charoux.

 

C'est que Charoux s'incruste, mais pas suffisamment à mon goût. Tout cet été, il a pu profiter des croquettes que je laissais dans le garage. De temps à autre je le surprenais dans la cuisine. iI passe dans le jardin du voisin, grimpe  sur le toit de la remise et saute sur la terrasse.

 

Peut-être appartient-il à quelqu'un ou appartenait-il à quelqu'un il y a peu, vu qu'il ne semble pas présenter encore les stigmates de l'errance. Aucun conflit avec Polochon et Calinka.  Et puis sa bouille de matou tranquille et débonnaire tout timide a de quoi faire craquer. Cela fait donc quinze jours que chaque soir, Charoux débarque à la nuit tombée par le toit de la remise. Quinze jours qu'il a sa gamelle sous le banc de la terrasse. Quinze jours que je guette son arrivée, le coeur battant. Quinze jours que je lui parle doucement. Il s'assoit, me regarde traquillement. Il mange, fait sa toilette sur la terrasse. Depuis quelques jours, il a droit à des gourmandises. Pas vraiment farouche, mais pas encore disposé à se laisser approcher de trop prêt. Je vaque à mes occupations, je vais, je viens, tout en le surveillant... et puis il disparaît. Plus de Charoux. 

 

Il y a trois jours,  je suis allé au bout de la terrasse, regarder la rue. Je l'ai vu s'en aller, doucement dans la rue déserte et ma gorge s'est nouée., mon coeur s'est serré.  J'aurais aimé l'appeler, le retenir, lui dire qu'il ne fallait pas qu'il parte, qu'il avait sa place à la maison, qu'il allait bientôt faire froid la nuit

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Il est dix neuf heures trente... J'attend Charoux.

Publié dans Divers

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C
le jour ou il sera prêt, il prendra la bonne décision , tu as l'avantage d'être là à l'attendre
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D
Charoux comprendra peut-être mieux avec une coussin " herbé " posé là pour lui =^.^=
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